L'architecture d'une construction comporte des points où l'isolation présente des faiblesses ou même s'avère inexistante. Ces points se situent généralement au niveau des changements de plans (vertical-horizontal) ou des changements de paroi (mur-toiture ou mur-fenêtre). On appelle ces points faibles ponts thermiques linéaires.

Un autre type de ponts thermiques, dits intégrés ou ponctuels, est souvent généré par les éléments de fixation des isolants ou par des ossatures secondaires, comme l'ossature métallique d'une isolation par l'intérieur, ou chevilles de fixation métalliques. Ils doivent être pris en compte pour le calcul du coefficient de transmission thermique de la paroi.

La conséquence des ponts thermiques est double. Ils sont une source importante de perte de chaleur et peuvent engendrer des désordres dus à la condensation.

La réglementation thermique et les labels indiquent des valeurs de ponts thermiques à ne pas dépasser. Pour comprendre l'importance des ponts thermiques et la nécessité de les traiter ou de veiller à ne pas en créer, on peut les considérer comme de véritables fuites. Un récipient aux parois étanches présente peu d'intérêt pour contenir un liquide s'il est percé d'un trou, même infime. Si l'on considère une habitation comme un récipient dans lequel on voudrait conserver non pas un liquide mais de la chaleur, les ponts thermiques constitueraient autant de trous qui entraîneraient des fuites de chaleur.

Cela signifie qu'il est inutile de surisoler une partie du logement ou d'une pièce, en laissant par exemple, une paroi non traitée. En isolant la moitié des murs, on n'obtiendrait pas une isolation à moitié efficace, mais simplement des performances très localisées et globalement pratiquement nulles, avec en prime des désagréments.

Tel un liquide, la chaleur emprunte la voie la plus facile pour traverser les matériaux, c'est-à-dire la moins isolée. À l'échelle d'une habitation, il est possible, et parfois surprenant, de réaliser un thermogramme, au moyen d'une caméra infrarouge. Les différences de couleur montrent clairement la présence et l'intensité des ponts thermiques qui peuvent exister dans une maison.

Les ponts thermiques se produisent donc en divers points de la construction dans les parois en contact avec l'extérieur ou avec des locaux non chauffés. Les plus courants se situent à la jonction entre la façade et le plancher bas, le plancher intermédiaire, la dalle de balcon, la toiture en pente ou en terrasse, les murs de refend, et les ouvrants.

Ils ont une intensité plus ou moins importante selon le type de construction ou le principe d'isolation choisis. Leur traitement doit être adapté en conséquence.

Il faut savoir qu'il y a trois règles principales, envisageables, pour annuler ou réduire les ponts thermiques. Elles peuvent être combinées entre elles pour un résultat encore plus efficace. La première consiste à créer une barrière en plaçant un élément de rupture isolant au niveau du passage du flux de chaleur. Les éléments de construction prévus à cet effet sont les rupteurs de pont thermique disponibles pour de nombreux cas de figure.  De même, la pose d'une remontée en matériau isolant tout autour d'une chappe flottante ou d'une dalle sur terre-plein constitue une barrière.

La deuxième solution possible consiste à réduire la section du passage de la chaleur. Enfin, lorsque l'on ne peut pas arrêter un flux thermique, il faut chercher à rallonger son parcours.

Pour une construction en isolation répartie, le principal point noir reste la dalle de balcon. La liaison entre la façade et le plancher bas reste problématique et nécessite un traitement. Il en va de même pour les constructions avec mur manteau ou double mur. Les constructions en bois ne présentent pratiquement pas de ponts thermiques. Seule la liaison entre le plancher bas et la façade est à traiter.

Une fois que les ponts thermiques sont identifiés, il convient de les traiter pour tenter de les éliminer ou de les réduire de façon sensible.